Publié dans BD, Manga, Roman

Taverne des Séries #24 – Novembre et Décembre 2022

Petit arrêt dans mon voyage au travers des pages…
Reposons-nous un peu à la Taverne des Séries !
Ici, légers spoilers et retours groupés sur différents tomes sont de mise !
Au programme aujourd’hui : des romans ! ^^



Monsters of verity, tome 1 : This Savage Song – V. E. Schwab

Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain.

La capitale de Verity étouffe, saturée de crimes toujours plus violents. Pire encore, ce mal terrible a commencé à s’incarner dans le monde réel : à chaque nouvelle horreur naît un monstre qui, à son tour, terrorise la population. D’un côté, les Corsai, qui grouillent dans le noir pour dévorer leur proie, de l’autre, les Malchai qui boivent le sang de leur victime au grand jour. Peu à peu, la résistance s’est organisée… Au nord, le cruel Callum Harker règne en maître, ne protégeant les habitants que contre rémunération. Au sud, Henry Flynn a choisi une tactique bien différente. Avec sa femme Emily, il a adopté comme ses propres enfants trois des abominations, trois Sunai – des créatures d’apparence humaine qui utilisent la musique pour dévorer l’âme de leurs adversaires.

À la demande de ses parents, August élimine donc sans broncher les monstres comme les criminels qui les ont engendrés, mais il brûle de faire plus pour libérer le monde de cette malédiction. Alors, lorsqu’il a l’occasion de surveiller d’un peu plus près Kate Harker, la fille de leur ennemi juré, il saute sur cette chance et accepte d’intégrer l’établissement huppé où elle a été envoyée, l’académie Colton. Mais la jeune fille ne tarde pas à découvrir son secret : s’il a tout d’un adolescent, il est en fait un prédateur assoiffé de vies humaines…

J’ai mis du temps à rentrer dans cet univers : l’alternance des deux points de vue me donnait certes des informations sur les personnages et leur lieu de vie, mais j’ai trouvé que l’intrigue mettait du temps a réellement démarrer et à m’attraper.

La seconde moitié du roman par contre m’a complètement happée : j’ai été captivée par les évènements qui chamboulaient les vies de Kate et d’August et la fin m’a beaucoup plu.

Bref, un démarrage long mais un potentiel évident, j’attends le second tome pour fixer mon avis mais je suis loin du coup de coeur d’Addie Larue. ^^

Editions Lumen – 468 pages n&b – 17€


Brussailes – Eléonore Devillepoix

À Brussailes, on recense depuis le printemps un grand nombre de disparitions d’œufs. Le Parlement des Oiseaux décide de mener l’enquête. Pour ce faire, un trio bigarré est nommé : Jaboterne, un pigeon à l’ouest, Sept, une corneille acariâtre, et Chantperdu, un rouge-gorge aphone. Ensemble, ils partent en mission à travers la ville à la recherche du mystérieux voleur d’œufs…

Si vous êtes là depuis le début sur mon compte, vous vous souvenez peut-être que j’avais adoré La ville sans vent, de la même autrice. J’attendais donc ce nouvel opus avec impatience !

Et qu’est ce qu’il m’a fait du bien ! J’ai ri, du début à la fin, soit parce que les notes de l’autrice étaient désopilantes, soit parce que notre trio d’héros emplumés formait un bonne équipe d’ailes cassées (appréciez l’adaptation de vocabulaire s’il-vous-plait).

Bref, c’était drôle, frais, un poil engagé politiquement et cela plaira autant aux plus jeunes, qui s’attacheront au trio, qu’aux plus grands, qui y verront une satire de notre société. ^^

Editions Hachette – 288 pages n&b – 18€


Sorciers, tome 2 : Terres oubliées – Maxime Fontaine et Romain Watson

Ernest entre au service du Prince, ce monarque sorcier aussi dangereux que fantasque. De Cracovie jusqu’au Groenland en passant par le centre de la Terre, le prestidigitateur frôle la Mort à chaque instant. Peu à peu, il se transforme en ce tueur implacable qu’il n’a jamais voulu devenir. De son côté, Kétinée cherche à briser ce contrat délétère. Un conflit d’intérêt la voit bientôt s’opposer à Ernest, pour la survie ou la destruction de la terre de ses ancêtres : le continent de l’Atlantide.

J’ai savouré cette belle briquette (il pèse son poids ce tome) et pour cause : il se passe tellement de choses entre ces pages !

Comme c’est un tome 2, je ne vais pas pouvoir dire grand chose sans spoiler… néanmoins, on découvre plus en profondeur le personnage de Kétinée (que j’apprécie enfin complètement !), mais également celui d’Ernest (il a vraiment la poisse quand même) et du Prince (no comment…).

J’ai adoré retrouver des situations et des personnages que l’on avait abordés dans la partie de jeu de rôle lors du Blagnac Culture Geek, qui sont tous plus explosifs les uns que les autres.

Bref, j’ai hâte de découvrir le tome 3, mais il va falloir attendre encore un peu ! ^^

Editions Gulf Stream – 512 pages n&b – 22€


Par -Delà les Ténèbres, tome 1 : A la lumière de Séléné – Jennifer Daïna

Dès lors que des accidents étranges se multiplient autour d’Ombeline, elle voit son quotidien se compliquer. Renvoyée de son lycée et inscrite dans un pensionnat supposément strict, elle ne tarde pas à découvrir que l’établissement recèle de mystères.
Elle devra y apprendre à contrôler ses pouvoirs magiques intimement liés à ses émotions tumultueuses tout en rattrapant son retard sur ses nouveaux camarades.
Comme si cela ne suffisait pas, une ombre vient planer au-dessus de sa tête, une malédiction prête à s’accomplir le jour même de son seizième anniversaire.
Ombeline parviendra-t-elle à maitriser la sorcellerie et à percer le secret de ses origines qui semble être la clé de la menace ?

Un résumé mystérieux, une école magique et une superbe couverture… cette nouvelle trilogie avait de quoi me plaire ! J’ai eu la chance de pouvoir la lire peu de temps après avoir découvert l’autrice en devenant l’une de ses partenaires pour 2023. Encore merci à elle pour l’envoi de ce premier volume en numérique ! ^^

J’ai mis du temps avant de rentrer complètement dans l’univers : sans doute parce que j’étais très détachée des personnages dont les préoccupations et actions ne m’ont pas particulièrement touché (à presque 25 ans, on n’a plus vraiment le même mode de pensées qu’à 16, où les hormones sont « on fire » !). J’ai trouvé le début un peu rapide à mon goût pour l’héroïne : en seulement quelques jours elle se découvre des pouvoirs, change d’école, s’attire les foudres de la coqueluche du lycée et capture les pensées du beau, populaire et gentil sportif préféré des demoiselles.

Puis la vie scolaire s’installe et tout devient bien plus intéressant : l’univers est développé et on découvre les lieux et créatures qu’a inventés l’autrice. L’utilisation de la magie est un point qui m’a beaucoup plu : assez traditionnelle (reposant sur les 4 éléments) mais mêlant également l’utilisations des pierres ou encore la botanique, elle est au final très riche et bien développée dès le premier tome.

Mais ce qui m’a le plus plu c’est la noirceur du titre : l’ombre se dessine, elle prends plus d’ampleur jusqu’à exploser dans le dernier tiers du roman. C’est ce point justement qui me donne envie de savoir comment les choses vont pouvoir évoluer par la suite. D’autant que ce premier tome comprend une intrigue générale qui je suppose, va être développée sur les deux autres tomes, mais également une intrigue propre à ce volume, qui trouve sa conclusion à la fin de celui-ci.

Bref, un début de trilogie qui devrait plaire aux adolescents et aux fans d’écoles surnaturels qui n’ont pas peur de la noirceur ! ^^

Auto-édité – 488 pages n&b – 19,90€

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Sorciers, tome 1 : Les Sources de l’Ombre – Maxime Fontaine et Romain Watson

« Nous sommes tous porteurs d’un monde. »


Mesdames et Messieurs, bienvenue au cirque PALAZZI !
Ce soir, un numéro ÉPOUSTOUFLANT avec l’incendie du chapiteau par l’armada des CLOWNS invisibles. Venus enlever vos enfants, ils emporteront Déa, la jeune aveugle. Ernest le MAGICIEN partira à sa recherche avec l’aide de Kétinée L’ENVOÛTEUSE et de Kilma le MARABOUT. Leur quête les mènera dans un monde caché et surnaturel. Mais leurs authentiques pouvoirs de sorcellerie suffiront-ils pour sauver Déa ?
Restez en notre compagnie, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…


L’histoire

1875, près de Verdun. Le cirque Palazzi s’embrasse. Faites la rencontre des membres qui composent cette troupe d’itinérants un peu spéciaux… parmi eux Déa, une jeune aveugle de 7 ans recueillie et adoptée quelques hivers auparavant par le magicien du cirque. Ce soir là, elle est enlevée, comme de nombreux enfants avec elle, par d’étranges clowns masqués qui se volatilisent en passant par un mystérieux passage. Ernest, Kétinée et Kilma se lancent à leur poursuite, mais quelle n’est pas leur surprise lors qu’ils découvrent un nouveau monde de l’autre coté du passage… et qu’ils ont été séparés en chemin ! Commence alors une grande aventure, à la recherches des enfants kidnappées, qui mènera à de lourdes révélations… et de nombreux dangers.

Cet univers a une origine un peu spéciale : les deux auteurs sont frères et Sorciers est avant tout un jeu de rôle, inventé par Romain Watson et joué pendant des années autour d’une table. Ils ont choisi de partager ces mondes foisonnants sous forme de romans, écrits par Maxime Fontaine, dont je vous ai déjà parlé puisque c’est l’un des auteurs de la superbe saga Les Gardiens de Mallemonde (dont vous pouvez retrouver ma dernière chronique juste ici).

Et on le sens justement : j’ai retrouvé dans Sorciers ce que j’avais aimé dans cette première série : un univers décalé et multiple, des personnages gris mais au caractère bien marqué et beaucoup, BEAUCOUP d’action. Ca ne s’arrête pas ! Je l’ai lu dans le cadre d’une lecture commune organisée par le Quart d’heure littéraire (leur compte Instagram, par ici), et c’est quelque chose qui a pas mal perturbé les différents lecteurs d’ailleurs. On passe d’une action à une autre, et il arrive que PAF, Deus ex machina pour dénouer une situation qui nous parait insurmontable. Mais c’est quelque chose qui arrive lors d’une partie de jeu de rôle (pour peu que le maitre du jeu soit d’humeur mesquine…)
Alors autant vous prévenir, vous allez être perdus. Mais c’est le but ! Tout s’emboite petit à petit et même à la fin de ce premier tome, il reste beaucoup de questions (en même temps, c’est logique vu que deux autres tomes sont prévus).

Le roman est découpé en trois parties : un premier passage du coté magique montrant qu’il existe plusieurs mondes ; un second passage qui nous montre que certains sont plus retords que d’autres et un dernier passage qui nous montre qu’ils font partis d’un tout et qu’ils ont tous des répercutions les uns sur les autres. Je m’arrêterai là pour vous laisser la surprise, mais j’ajouterai juste que je ne suis pas sûre de vouloir franchir les portes du Castel un jour… je ne sais pas pourquoi…

La fin est en apothéose et ce qui se passe dans l’épilogue promets du lourd pour le second tome (Helena, au nom de tous, je pense pouvoir te dire que tu nous ennuie fortement, pour rester polie…)


Les personnages

Ils sont nombreux ! Mais un petit groupe sort du lot :

Ernest, l’un des personnages principaux. Prestidigitateur mais également sorcier, il a un caractère passionné et est ce que j’appelle.. un gentil (il sympathise un peu trop vite avec tout le monde et ça risque de lui jouer des tours…). Sa relation avec sa fille adoptive Déa est vraiment très belle et m’a d’ailleurs beaucoup touchée. La parentalité n’est pas souvent présente dans mes lectures où alors seulement abordée et j’ai trouvé celle-ci très douce, avec de belles valeurs.

Déa justement, est un des personnages qui m’intrigue le plus : on sait au final peu de chose sur l’enfant et plus on en découvre, plus on est dans le flou… On sens qu’elle a une très grande importance mais ce premier tome ne nous laisse que des questions la concernant.

Pour continuer sur les personnages mystérieux, parlons du Prince. Alors lui… dès le début, je ne l’ai pas senti : c’est le genre de personnage qui sait ce qu’il veut et fera en sorte de l’avoir, au risque de quelques dégâts collatéraux. Je ne peux néanmoins pas m’empêcher de l’apprécier, notamment pour son coté retors… j’ai hâte d’en apprendre plus sur lui et sur sa nature dans le second tome (parce que je suis certaine qu’il cache BEAUCOUP de choses).

Concernant le duo Kilma/Kétinée… si j’ai adoré le premier, la seconde ne m’a pas particulièrement touchée.
Kilma a pour moi le rôle du mentor un peu bougon mais sage : il est puissant, sait et comprends bien plus de chose qu’il ne laisse l’entrevoir. Même si il râle, il sera toujours là en cas de besoin. J’ai beaucoup ri de ses remarques ou ses sourires en coin qui en disent beaucoup.
Kétinée quand a elle… a été entachée par une romance à laquelle je n’ai pas adhéré. On sent qu’elle est la digne relève de son grand-oncle, voir plus puissante encore, mais ses tirades sur son amour non réciproque me donnait envie de la secouer comme un prunier (déso-pas-déso, je n’ai pas réussi à m’investir dans cet amour, qui m’a plus faire rire qu’autre chose… je sais, je sais, ce n’est pas gentil de se moquer des amoureux transis…). J’espère la retrouvée grandit et moins romantique par la suite !

Je m’arrêterai là pour les personnages, car je ne peux parler des autres sans risquer de spoiler. Toujours étant que l’on fait la rencontre d’un panel assez conséquent de personnalités assez fortes et intrigantes, qui n’ont pas toutes dit leur dernier mot !


L’édition

Ce roman peut paraître onéreux… mais il vaut son prix ! Gulf Stream a fait un superbe travail d’édition : dorures, rabats découplables avec des cartes de tarots associées aux différents personnages que l’on rencontre (et d’après ce qu’a pu dire Maxime Fontaine, cet aspect-là va être exploité dans le dernier tome de la trilogie)… une jolie briquette de 500 pages dont le dos ne casse pourtant pas !

On doit la superbe couverture ainsi que les magnifiques cartes de tarot à Anne-Clotilde Jammes, dont vous pouvez suivre le travail sur son compte Instagram !

Et puis, je dois avouer que mon édition à une certaine valeur à mes yeux puisque j’ai pu la faire dédicacer lors de la venue de l’auteur sur Toulouse… l’échange était top (et j’ai une superbe Dea sur ma première page !).


En bref…

Une excellente lecture, dont j’ai hâte de découvrir les futurs rebondissements… mais étrangement, pas tout de suite ! J’ai envie de laisser poser l’univers, de faire mes propres suppositions avant de me relancer dedans. Peut-être que l’origine de ces mondes, qui ont été découvert campagnes par campagnes, sur des années, a eu un impact ? Qui sait… Rendez-vous en octobre pour découvrir la suite ! ^^


Liens utiles

Le site des EditionsGulf Stream : https://www.gulfstream.fr/

Se procurer le roman sur le site Place des Libraires : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782354889852-sorciers-t-1-les-sources-de-l-ombre-maxime-fontaine-romain-watson-anne-clotilde-jammes/

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Les Gardiens de Mallemonde, trilogie – Maxime Fontaine et Bertrand Ferrier

Cela fait un moment que je vous parle de cette série, mais je ne vous l’ai toujours pas chroniqué… et bien suite à ma dernière relecture, c’est l’heure !


Quand le rêve devient réalité, le cauchemar n’est pas loin…

Du haut de son donjon délabré, le vieux Gardien n’en peut plus. Ses mondes tombent en ruine. Sa mémoire se détraque. Il ne lui reste qu’une chose à faire : rêver.
Et Ezoah dans tous ca ?
La voilà qui court à perdre haleine sous une pluie de couleurs. Si elle ne rejoint pas le Gardien avant qu’il ne se réveille, les mondes disparaîtront, et elle avec !


L’histoire

Cette trilogie, elle m’a marquée étant enfant : un gros coup de coeur pour le premier tome et un fort sentiment de malaise mêlé de fascination pour les suivants.
Après relecture, je suis maintenant capable de détailler pourquoi, alors c’est parti !

Le premier tome est toujours un coup de cœur. L’univers qui nous est présenté est particulièrement inventif, très barré et surtout visuel. Pour quelqu’un qui comme moi, à l’imagination très fertile, c’est le jackpot, car l’immersion est intense (mais ça, j’en reparlerai plus tard). On y retrouver des animaux qui parlent, des tabourets de compagnie, des écoles à rien faire, des pommes croqueuses, des vikings voulant être collectionnés… et j’en passe !
Les personnages que l’on rencontre, vont tous avoir une réelle importance dans l’histoire, que ce soit nos Appelés, où les personnages plus secondaires, qui vont régulièrement réapparaitre au fil des tomes.

L’intrigue n’est pas en reste : plus complexe que ce qui nous est présenté au départ (et pourtant vu les mondes loufoques dans lesquels on évolue, ça peut paraitre improbable), elle comporte un gros sous texte sur l’influence du pouvoir et des sentiments sur notre raisonnement et nos actions.

Néanmoins, aujourd’hui, mon avis est un peu plus nuancé sur certains points et sur les tomes suivants.

L’intrigue est scindée en deux tout le long des trois volumes : on a d’un coté les avancés d’Ezoah et ses compagnons, qui se rencontrent et découvrent petit-à-petit que les mondes se détériorent de plus en plus ; de l’autre on découvre des personnages adultes, les Envoyés qui tentent de protéger le Gardien. Et c’est sur cette partie que le récit est trash. Et je pèse mes mots : la mort est présente dans chaque chapitre qui les concerne, c’est sanglant et détaillé, ce qui donne un arrière goût de gore assez dérangeant au vu du public qui semble visé.

Ce coté sombre est de plus en plus présent au fil des tomes, et atteint son apogée sur la fin du tome 2 et sur le tome 3 (ce n’est pas pour rien que ce dernier s’appelle Tenébria). Pour avoir lu la série à l’âge que les héros ont (c’est à dire entre 8 et 11 ans), je sais que ces derniers ouvrages m’ont particulièrement marquée par leur violence et m’ont laissée cette sensation de malaise, qui contraste avec le coté magique et merveilleux de l’intrigue.

En tant qu’adulte, je ne peux que saluer ce tour de force : en effet cette noirceur rend ces mondes extraordinaires bien plus crédibles… Mais c’est également tout le problème. Si le récit est destiné aux enfants, il est trop violent. Alors oui, la violence existe dans la réalité et vendre tout le temps des paillettes aux plus jeunes n’est pas non plus parfait… mais là on atteint un autre stade : on transforme le coté magique de l’imagination pour en montrer les travers et la possible folie des gens qui ont des idées très fertiles. Si le principe est ingénieux, il est trop complexe à percevoir et à nuancer pour un enfant de 8 ans… et pourrait même, au contraire, déclencher une certaine peur de l’imaginaire, dû au coté très visuel de la narration.

Le truc, c’est que si vous cherchez un peu sur les sites de revente (ce qui est compliqué maintenant car la série n’est plus éditée), certains conseille la trilogie à partir de 9 ans. Ce qui n’est pour moi, pas une bonne estimation. Les enfants d’aujourd’hui sont bien plus familiarisés avec certaines formes de violence (par les réseaux sociaux, les séries qui regardent ou les jeux auquel certains parents leur laissent l’accès), mais ici elle est crue, réaliste, voir psychologique sur certains points. Et pour avoir travaillé en école primaire, c’est le genre de violence qu’ils ont du mal à gérer, car même si elle est fictive, elle est plus difficile à dissocier de la réalité.

La trilogie se conclue en apothéose : un peu douce-amère, car il y de nombreuses pertes et séquelles, mais positive. Ce qui me laisse un peu mitigée en analysant le tout, car j’ai vraiment adoré l’univers, que sa note de fin est mignonne mais que j’ai quand même un arrière goût de « Pouf, c’est dur à digérer« .


Les personnages

Ah, les personnages… là par contre, c’est un presque sans faute :

Ezoah est créative et attachant, même si elle devient casse-pieds voir méchante par moment. Elle va surtout beaucoup évoluer durant les trois tomes (ce qui est clairement fait exprès, mais je n’en dirai pas plus).
Sven… est Sven. Le mode de pensée de cet enfant est drôle, ce qui fait qu’il apporte un brin de fraicheur lors de moment bien plus dur.
Pour les autres Appelés, je ne dirais pas grand chose de plus au risque de spoiler, si ce n’est que Madavane est un personnage percutant, avec un beau message et que parallèlement, Koutima m’a paru bien moins développée que les autres.

A coté de ça, les personnages d’Elder et de Tenébria sont très intéressants. Profonds, avec un vécu riche, ce sont ceux qui ont le plus de passé (logique), mais qui sont également les plus complexes : pas totalement blanc, ni complètement noir, ils ont éprouvé la vie, ont vu et vécu des choses qui les ont marqués sur plusieurs niveaux.

Et bien sûr, petit note spéciale pour Roah, qui est le meilleur de tous les lions (si vous souhaitez savoir pourquoi, il va falloir lire la série !).


L’édition

Publiée en 2007 chez Intervista, rééditée en poche chez Pocket Jeunesse en 2008, la série est devenue introuvable avant d’être éditée une troisième fois par Label Libertad en 2016…et de tomber de nouveau dans l’oubli suite à la disparition de la collection (qui a sans doute coulée).

Pour posséder les différentes éditions, je dois avouer que la dernier est quand même bien plus attractive que les premières (quand j’y pense, ces couvertures avec de la 3D sont un peu flippantes… mais c’était à la mode à l’époque !).
Néanmoins, j’ai repéré un certain nombre de problèmes de syntaxe et de mise en page dedans qui n’étaient pas présents dans les éditions de 2008. Et puis deux pépites, « staïle » pour « style » et « coquetèle » pour « cocktail » : à l’écrit, ça pique les yeux (j’ai pu vérifier pour ce dernier, c’est bien une francisation valide… j’ai rien trouvé pour le premier par contre). Pourtant à coté, il y a plusieurs mots anglais qui sont utilisés dans l’intrigue et qui sont mis en italique pour les différencier… mais ceux-là sont assez exceptionnels.

En comparant les deux textes, j’ai pu voir qu’il y avait eu pas mal de modifications faites, notamment des simplifications et des changements de tournures de phrases, ce que je trouve un peu dommage… Alors même si les couvertures sont moins jolies, je vous conseille de partir plutôt sur les éditions les plus anciennes.

En bref…

Une très bonne série de fantasy… pour les estomacs accrochés et les esprits qui, comme le dirait une bizardouilleuse aux cheveux en pétard « ont le gling qui fait chpof » !
Je ne la conseillerais pas avant 12/13 ans, voir plutôt pour les plus grands, mais c’est un univers à découvrir ! ^^


Liens utiles

Pas de lien pour acheter la série cette fois-ci, car comme dit plus haut, elle est malheureusement épuisée… Je vous invite à jeter un œil sur les sites de ventes d’occasions, car elle est trouvable à moindre coût, dans les différentes éditions.